WITCHES VALLEY fût un groupe parisien d’autrefois qui sévit sauvagement entre 1986 et 1992 → Pierres roulantes entre le folk, le western, le «psychédélisme» surf et le punk bleu mauve anthracite ← Rencontre sensuelle & torride entremêlant H.P. Lovecraft, Lux Interior, Ennio Morricone, Dick Dale, Jeffrey Lee Pierce, Flipper, Butthole Surfers, Dalton Trumbo, Divine, Kirk Douglas, B.B. et Link Wray dans le vent des plaines d’herbes aromatiques non brevetées → Quelque chose ne tourne pas rond dans le Wonderful Western land !!!
• Échappées du monde féérique des westerns et films fantastiques hollywoodiens, les WITCHES VALLEY ont tout de même plus à voir avec les personnages écorchées et déracinées que nous fournit le cinéma américain depuis l’avant∼guerre qu’avec les héroïnes des comic books. Déjà, lorsque ce combo débuta en 86, il présentait tous les symptômes de la tare. Leur premier 45tours, copieusement édité en 1989 via le label GO GET ORGANIZED et astucieusement intitulé «And This Way Red Neck, Do You Like It ?» { récemment réédité (avec un bonus extrait de leur unique album) & remasterisé dans notre second coffret Dont Worry Be Angrry → Que tu peux écouter dans le lecteur au∼dessus }, fait découvrir un groupe garage à la fois rigoureux et angoissé. Mais c’est après avoir rodé son répertoire sur scène en ouvrant pour des groupes tel que Hard∼Ons, NoMeansNo ou False Prophets (…) que le groupe trouve sa véritable dimension, en alliant country, hardcore, psyché & noisy∼pop à son jeu volontairement paradoxal, hésitant toujours entre ballade naïve et sauvagerie distordue. Sur les planches, les Witches Valley instaurent un climat de bestialité mordante à grand renfort de larsens de guitare & de basse fuzz mêlant atmosphère oppressante et beauté. Leur identité tribale s’exprime visuellement par l’ambiguïté érotique de leur chanteur, rappelant l’Elvis des premières heures et inévitablement The Cramps ; Une violence qui n’est pourtant pas altérée mais bien plutôt mise en relief par des structures alambiquées où les cassures inattendues transforment une chanson en 4 ou 5 temps forts…
• Évoluant dans un brouhaha à la fois intellectuel et spontané, ils∼elles sont une sorte de Lucky Luke revisité par Paul Morissey & Russ Meyer → On y retrouve ce même attrait pour le dégoût et le futile. L’aboutissement de cette croisière périlleuse est un premier & ultime album baptisé «Extreme Return To The Source» { sorti en 1990 sur le réseau alternatif AUTO DA FÉ Records } qui retrace, sur fond de fresque musicale quasi∼hollywoodienne, la démence inarrêtable d’une aventure peuplée de meurtres et de légendes ancestrales → Les voix y sont colorées et les teintes sont multiples, du mielleux au hurlé, soutenues par des chœurs féminins de go go girls innocentes et perverses → Un orgue omniprésent —ou discret selon les titres— renforce le caractère hallucinogène indissociable pourtant des crissements à la Sonic Youth et de la candeur à la Pixies → Le tout soutenu par une batterie soit hardcore, soit sixties ← Établissant le lien entre ces deux genres et refermant la boucle > > des années soixante aux années quatre∼vingt dix, n’y a∼t∼il pas qu’un six à retourner ? Alliant dans leur image comme dans leur musique l’émotion & l’irritation, Witches Valley était à la fois pénible & agréable → Quelque chose ne tourne pas rond dans cette bande de yéyés malsaines, chez ces pom pom girls femmes fatales égarées dans cette musique et ces voix baveuses…
• Définitivement, quelque chose ne tourne pas rond et c’est tant mieux.